Remarque : les choix de portefeuille

 

L’ingénierie financière dans un contexte réglementaire allégé va permettre de multiplier les produits financiers proposés en mixant rendement, risque et liquidité (cf. Tobin et Markowitz, Théorie des choix de portefeuille, 1952)

Les épargnants, lorsqu’ils placent leurs capitaux sous forme d’achats de titres poursuivent plusieurs objectifs. Ils recherchent :

  • Une rentabilité financière maximale, en termes de revenus (dividendes et intérêts réels versés) et en termes de plus-value.
  • Une forte liquidité (liquidation, revente, aisée sur le marché en cas de besoin)
  • Une sécurité maximale (garanties solides sur la solvabilité des débiteurs et faible incertitude quant à la variation du taux de rentabilité).

 

Ces trois objectifs sont incompatibles. Depuis l’analyse en termes de choix de portefeuille de Markowitz, on sait qu’il existe une relation entre rendement et risque.

 

Si on met en relation le rendement d’un actif (espérance mathématique du taux de rentabilité) et le risque attaché à cet actif (variance ou l’écart type du taux de rentabilité), on obtient que plus le risque est élevé, plus la rentabilité exigée par le créancier est forte ; les actifs se présentent alors ordonnés suivant le degré de liquidité.

 

Ainsi, une relation entre rendement, risque et liquidité se dégage pour des actifs monétaires et financiers.

 

La plupart des acquéreurs de titres ayant une aversion pour le risque, ils cherchent à se protéger en diversifiant leurs placements de façon à limiter le risque. Encore faut-il opérer une diversification judicieuse… La diversification des portefeuilles permet une réduction du risque dans la mesure où les fluctuations des rentabilités des actifs qui composent le portefeuille n’évoluent pas toutes dans le même sens (le degré de dépendance entre l’évolution des rentabilités des actifs se mesure par la covariance ou le coefficient de corrélation des titres).

 

Face à la masse d’informations à traiter et à la complexité du traitement pour un agent non spécialisé, l’achat de parts d’OPCVM peut constituer une réponse pour disposer d’un portefeuille judicieusement diversifié et identifié en termes de choix rendement – risque et liquidité.

 

3) Les banques sont soumises à un « choc technologique » : les TIC transforment le traitement et la transmission de l’information

Les TIC permettent l’incorporation rapide des progrès technologiques en matière de transmission et de traitement de l’information (informatique et télécommunication). Ces évolutions techniques ont permis à l’industrie bancaire de réduire les coûts de transaction associés aux opérations financières et ont stimulé la diversification de l’offre de produits.

Les informations circulent plus vite, les entreprises sont en réseau dans le monde et la virtualisation permet la non-localisation rendant difficiles certains contrôles (paradis fiscaux par exemple).

 

C. Les trois chocs qui affectent les banques les malmènent et les amènent à modifier leur activité

 

1) L’intermédiation bancaire traditionnelle est mise à mal

a) L’intermédiation bancaire traditionnelle est mise à mal tant du côté de la collecte des dépôts que du côté de l’octroi de crédits

1/ Les banques perdent leur pouvoir de quasi-monopole sur les déposants

Les innovations financières et la déréglementation ont partout créé des alternatives attractives s’offrant aux déposants et aux prêteurs. De nouveaux acteurs offrent des produits concurrents des banques.

2/ Les banques doivent faire face à une concurrence accrue du côté de leurs emplois de ressources

Les emprunteurs, pour les plus importants d’entre eux, peuvent émettre des titres sur les marchés financiers de quelques heures à très long terme.

Ces financements sont directement concurrents des prêts bancaires (En nombre, la plupart des agents se financent auprès des banques mais les quelques opérateurs de très grande taille arbitrent).

b) Les banques voient fondre leur rente et se dégrader leur rentabilité

Dans les bilans bancaires, la part des dépôts dans le passif (ressources) diminue et on voit augmenter la part des fonds empruntés. L’actif bancaire (emplois) voit un accroissement de la part de titres.

Leur activité d’intermédiation et de transformation des termes devient de moins en moins rémunératrice : leur rentabilité diminue. La concurrence qu’elles subissent de la part des nouveaux acteurs de l’intermédiation non bancaire érode leurs rentes.