2/ Les taux d’ouverture s’accroissent

Les taux d’ouverture correspondent au rapport exportation sur PIB ou moyenne exportation importation su PIB. Leur comparaison synchronique entre pays et difficile car ils sont marqués par un effet de structure : l’ouverture commerciale est inversement proportionnelle à la taille de l’économie nationale.

Par contre, de manière diachronique, même s’il y a débat sur les méthodes de mesure du fait de l’évolution des prix des produits au cours du temps, les taux d’ouverture ont retrouvé et dépassé les niveaux de la fin du XIX° siècle (1° mondialisation moderne).

 

b) Structure du commerce mondial

1/ La structure géographique

a/ Vue d’ensemble

En même temps que le commerce se développe et que de nombreux pays s’insèrent dans l’échange international, la géographie des échanges se polarise .

 

C’est d’abord la polarisation sur trois zones : Europe Occidentale, Amérique du Nord et Asie (hors Chine et Inde) Le vocable de Triade (K. Ohmae, 1985) est souvent revenu pour désigner cette configuration dans laquelle les échanges sont polarisés sur ces trois zones et où l’échange intra zone (intrarégional) est prédominant sur l’échange interzone.

Dans les années 1990, la nouveauté est l’irruption de pays émergents, au premier rang desquels figure la Chine (avec Russie, Inde et Brésil). Les pays en développement représentent alors plus de la moitié de l’augmentation du volume des échanges depuis 2000 ; près de la moitié des exportations de ces pays sont à destination de pays du même type.

Corrélativement, la part des pays développés dans le commerce mondial décroît.

 

b/ Approfondissements

Le commerce européen (UE – 27) est pour 2/3 intra européen et pour 1/3 extra européen (Respectivement ¾ et ¼ si l’on étend à l’Europe). L’Allemagne est la première puissance exportatrice européenne) et la Chine est la première provenance des importations européennes devant les E-U.

 

Pour les pays en développement

* Vue d’ensemble

Le fait marquant pour ces pays est le changement radical dans la conception du rôle du commerce international dans les stratégies de développement. De nombreux pays ont renoncé aux stratégies de remplacement des importations et entrepris une libéralisation de leur régime commercial.

En partie suite à ces réformes, on constate une diversification du commerce des pays en développement ; la part des produits agricoles et des matières premières diminue fortement tandis que la part des produits manufacturés augmente, notamment pour les produits chimiques, les textiles, les machines et l’équipement. De la même manière, les pays en développement ont une part croissante dans les importations des pays développés.

Les situations sont très inégales entre les BRIC et les pays d’Afrique. La Chine semble appelée à devenir une puissance industrielle, l’Inde a un fort potentiel en raison de la part de sa population qualifiée. Brésil et Russie ont un fort potentiel.

Le commerce Sud-Sud se développe.

 

* Le cas de la Chine

Pour un pays émergent comme la Chine, le taux d’ouverture a plus que doublé depuis 1995 au point de devenir le premier exportateur mondial de biens derrière les E-U en 2011. Elle est aussi le deuxième importateur.

Notez que la chine représente 7% des importations de marchandises de l’UE en 2010, à peine plus que les États-unis : on est loin de la déferlante chinoise souvent complaisamment dépeinte.

 

2/ Structure par produits du commerce international

a/ Le commerce de biens représente actuellement 83% des échanges

Les exportations de produits manufacturés restent la composante la plus dynamique, pour la moitié en matériels de transports et en machines. L’électronique prend en particulier une part croissante.

 

b/ Les échanges de services

Bien que de nombreux services ne soient pas ou peu échangeables internationalement, ils représentent presque 1/5 des échanges internationaux.

Dans le commerce mondial, Transports, voyages et services aux entreprises représentent les ¾ des services échangés. Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne et France en sont les premiers exportateurs.

 

2) Facteurs explicatifs

a) L’évolution de l’organisation de la production explique le développement du commerce international pour une grande part

1/ L’échange intrabranche continue d’être prépondérant

Depuis les années 1960 et 1970, on a vu se développer plus fortement des échanges intrabranches, c'est-à-dire des échanges pour un pays, à la fois l’exportation et l’importation, de produits appartenant à la même branche d’activité (B. Balassa, 1967). Des travaux entrepris pour le mesurer ont été menés en particulier par H.G. Grubel et P.J. Loyd en 1975 : ils représentent aujourd’hui 60% environ du commerce mondial. Ce chiffre monte à 86% dans le cas des échanges franco-allemands.