2/ Utilisation du PIB pour mesurer l’écart

Sous les réserves précédentes, le PIB permet tout de même de saisir la profondeur du fossé qui existe globalement entre les pays développés d’une part et les PED d’autre part (fossé « Nord-Sud »)

  • Pays développés : 20% de la population mondiale, 80% du PIB mondial
  • Pays en développement :  80% de la population mondiale, 20% du PIB mondial

 

En termes de PIB/hab : il y a un écart important entre les zones des pays en développement et celles des pays en développement.

En 2010, PIB/hab en $ taux de change PPA:

  • Qatar : 88232
  • France et Allemagne 35000
  • UE 30360
  • Chine 7518
  • RD Congo : 340

 

c) La mise en œuvre d’un nouvel indicateur, plus synthétique : l’IDH (1990)

A partir des travaux d’Amartya SEN, prix Nobel d’économie 1998, le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) a mis au point, en 1990, un Indicateur de Développement Humain qui fait la synthèse de différents aspects. L’IDH, utilisée par le PNUD, complète utilement l’approche exclusivement monétaire de la Banque mondiale (PIB/hab)

 

 

En 2008 : L’IDH est de 0.943 pour la Norvège et de 0.331 pour le Burkina Faso en passant par 0.884 pour la France.

 

B. L’évolution (dans le temps, approche diachronique)

Problématique : Le fossé que l’on vient de constater globalement entre les deux grands ensembles - pays développés et pays en développement -, a-t-il tendance à se combler ou à se creuser ? En d’autres termes, globalement, y a-t-il convergence ou divergence ? Ou, pour le dire encore autrement, les pays en développement sont-ils en train de rattraper les pays en développement ?

La réponse est très complexe et diverse compte tenu des différents angles d’attaque que l’on peut adopter pour traiter la question (échelle du temps ? par pays ou groupes de pays ?). On peut dire tout de suite qu’une telle analyse de l’évolution, opposant de manière duale ces deux grands ensembles de pays, compte tenu de la diversité croissante des pays en développement entre eux, est de moins en moins pertinente. Elle est de plus en plus négligée au profit d’une analyse plus fine, par grandes catégories de pays en développement.

Quelques éléments cependant.

 

1) En considérant les cas extrêmes et le très long terme, on constate une divergence

Les études de très long terme montrent que les écarts étaient beaucoup moins marqués avant la 1ère Révolution industrielle que par la suite. Paul Bairoch est l’un des premiers à signaler le fait dans les années 1960 :

« Si l’on excepte les sociétés dites primitives, on peut avancer, avec assez de certitude, que jusqu’à la fin du XVIIe siècle, les écarts dans les niveaux de développement économique et technique des divers pays étaient peu importants. (…)

[Par contre] En moins de deux siècles, le niveau de vie des pays touchés par la révolution industrielle se trouve multiplié par plus de 15, le volume des échanges internationaux par plus de 100 et celui de la production mondiale des biens industriels par plus de 2000.

(…). Pendant ce temps, les trois quarts de l’humanité, qui étaient restés à l’écart de la révolution industrielle, subissaient les effets indirects de cette révolution, notamment en raison de la colonisation, qui, graduellement, s’étendait à la presque totalité du Tiers Monde »

Paul Bairoch, Le Tiers Monde dans l’impasse, Gallimard, 1973

 

Angus Maddison, le » spécialiste actuel de la croissance sur le très long terme, montre bien l’accroissement de ces écarts, spectaculaire si l’on prend en compte les pays situés aux deux extrémités.

 

Année

Niveau de vie moyen

Pays le plus pauvre

Pays le plus riche

1820

1

3

1913

1

11

1973

1

35

1992

1

71

Aujourd’hui

1

100