2) Les raisons en faveur de la mise en place du libre-échange régional

L’Europe sort fragmentée économiquement par le dispositif fortement protectionniste installé pendant la période de l’entre-deux-guerres et de la guerre.

L’intégration des pays européens dans un grand ensemble où le libre-échange deviendrait la règle permettrait aux populations de jouir des avantages qui s’attachent à la liberté des échanges.

On peut, à l’appui de cette position, mobiliser deux séries d’arguments.

a) Argumentation « traditionnelle »

De manière générale, favoriser le libre-échange fait bénéficier les acheteurs d’une réallocation des ressources plus efficace d’où un gain à l’échange : (gains de productivité=> Offre plus importante=> prix moindre)

De plus, une zone d’échanges privilégiés entre pays voisins (union régionale) est susceptible d’aboutir à une création nette de trafic favorable aux agents (gain net à l’échange) (J. Viner, 1950)

b) Argumentation plus nouvelle

Des analyses ultérieures (P. Krugman, Nouvelle Economie Internationale) apporteront des justifications supplémentaires au libre-échange mais dans sa version coopérative.

L’argument essentiel : le gain à l’échange voit ses arguments renouvelés : effets de dimension + effet de concurrence + effet de variété.

 

Il est à noter que le GATT n’émet pas de réserve sur la CEE pour la raison que la zone est globalement créatrice nette de trafic ; elle participe au mouvement de diminution des obstacles à l’échange et à la promotion d’un libre-échange négocié, coopératif.

 

On peut faire une pause et faire le point sur les niveaux d'intégration régionale en utilisant la typologie de B. Balassa.

Nom Zone de libre-échange Union douanière
Marché commun Union économique
Libre circulation des produits
oui oui oui oui
Taruif extérieur commun
oui oui oui
Libre circulation des Hommes     oui oui
Libre circulaton des capitaux     oui oui
Des politiques communes       oui

Ce sont des repères commodes ; la validation des critères est rarerment à 100%.

 

Le Traité de Rome ambitionnait la construction d'un marché commun.

A la fin des années 1970, la CEE est en-deça, une union douanière limitée aux biens, et en partie au-delà avec des politiques communes (Euratom et la politique agricole commune - cf.infra pour cette dernière).

B. Une politique économique commune : la politique agricole

1) Les objectifs de la PAC

a) Objectifs généraux

  • Assurer l’autosuffisance alimentaire de l’Europe, alors dépendante d’approvisionnements extérieurs
  • Garantir un niveau de vie satisfaisant aux agriculteurs dans un contexte mondial de prix agricoles bas
  • Éviter la désertification de certaines zones (exode rural)