2/ Le marché des titres de créances négociables

a/ Les acteurs

En France jusqu'en 1985, les agents non financiers, à l'exception des compagnies d'assurances, des caisses de retraite, et des OPCVM, ne pouvaient obtenir des financements à court terme qu’à travers des opérations de crédit bancaire. Depuis 1985, un compartiment spécifique a été créé sur le marché monétaire permettant à tous les agents d'intervenir directement ou indirectement sur le marché des capitaux à court et moyen terme. (Cette ouverture du marché monétaire est capitale : couplée au marché financier, elle permet à tous les agents à besoin de financement de trouver un continuum de ressources allant du très court terme au très long terme sur les marchés des capitaux).

 

Les titres du marché doivent être d'un montant unitaire minimum de 150.000 €. Par conséquent, l'accès au marché demeure réservé aux gros opérateurs, grandes entreprises et aux intermédiaires financiers.

Les OPCVM permettent aux ménages et aux entreprises plus petites d'accéder au marché des capitaux à court terme par le biais des SICAV et des FCP pour des montants moindres.

 

 

b/ Les titres supports des opérations

Ces titres sont d'abord émis par les agents à besoin de financement sur le marché primaire puis sont négociés, c’est-à-dire vendus ou achetés sur le marché secondaire.

 

Les opérations sur le marché des titres de créances négociables sont de même nature que sur le marché interbancaire.

 

 

Entreprises et établissements de crédit

Trésor

Les tires de créances négociables « court terme »

Les titres de créances négociables « moyen terme »

Les Bons du trésor

Emis pour une durée de 1 jour à 1 an pour un montant minimum de 152450 € sur le marché primaire puis cessibles sur le marché secondaire.

Ø  Les billets de trésorerie : émis par les entreprises qui souhaitent se procurer des capitaux pour financer leurs besoins de trésorerie.

Ø  Les certificats de dépôts : émis par les Etablissements de crédit qui souhaitent se procurer des ressources pour compléter leur activité de collecte d’épargne auprès de la clientèle.

Les Bons à moyen terme négociables (BMTN) peuvent être émis par les émetteurs de titres de créances négociables (banques et entreprises) : ils sont émis pour une durée comprise entre 1 an et 7 ans.

Ils sont émis par le Trésor public de façon régulière pour financer les dépenses publiques (les obligations émises par le Trésor public portent généralement sur des besoins plus longs).

 

 

3) Les marchés dérivés

Ce sont des marchés de la gestion des risques. Ils sont dits dérivés car il s’y échange des contrats définis à partir (dérivés) de produits classiques, d’actifs « sous-jacents », qui concernent tant le marché financier que le marché monétaire ou le marché des changes.

 

a) Leur fonction : la gestion des risques

Face aux fluctuations de grandeurs économiques, les opérateurs sur les marchés ont recherché la possibilité de gérer les risques générés par les variations du prix des actifs sous-jacents :

 

- Risque de taux : les variations de taux d’intérêt entraînent des risques pour les prêteurs et les emprunteurs (emprunt à taux variable, effet balançoire, etc.).

 

- Risque de change : la variation des taux de change entraîne des variations importantes quant à la valeur des avoirs, des dettes, des titres. (une action en dollar se déprécie si le dollar se déprécie)

 

- Risque de cours : les fluctuations des cours de marché entraînent des risques de perte en capital.

 

b) Principes de fonctionnement

 Il y a de nombreux instruments utilisés. Ce sont des marchés d’options permettant de gérer le risque de cours et des marchés de contrats à terme sur instruments financiers (« futures ») permettant gérer les risques de cours et de taux. Le risque de change peut être traité sur le marché des changes.

 

Par exemple, sur le Marché à terme international de France (MATIF) ouvert à Paris en 1986 qui permet une gestion des divers risques évoqués. L’agent peut se couvrir, ou spéculer.

 

Principe de fonctionnement général d’un tel marché : le MATIF à Paris

 

Soit un gestionnaire de portefeuille d’obligations.

1. Au jour J, il réalise une double opération :

            a) Il achète au comptant des obligations au cours C.

            b) En même temps, il vend à terme sur le MATIF des actifs pour un montant équivalent à la valeur des obligations qu’il acquiert.

 

2. Supposons que les taux d’intérêt augmentent et que le cours des obligations concernées baisse de C à C’. Au terme T, cet opérateur :

            a) Enregistre une perte de valeur de son portefeuille d’obligations (moins value = C’ – C) sur le marché au comptant, du fait de l’effet balançoire entre cours et taux d’intérêt pour les obligations.

            b) Mais sur le MATIF, il réalise une plus value exactement symétrique :

               - Il achète au comptant, à un prix C’ plus faible, les actifs qu’il s’était engagé à livrer au jour T

               - Il les livre et se les fait régler au prix  C  (C> C’) convenu au départ le jour J

Il réalise donc une plus value (C – C’) qui compense exactement la moins value qui a amputé son portefeuille d’obligations (inversement, si au contraire les taux d’intérêt ont baissé, il perd sur le MATIF ce qu’il gagne sur le marché au comptant).

 

3. Conclusion : pas de spéculation dans ce cas !

Au total, l’opérateur prend sur le marché à terme (MATIF) une position inverse de sa position au comptant. A l’échéance, le gain sur l’un des marchés compense la perte sur l’autre. Le Matif a permis de couvrir le risque de taux d’intérêt : l’opérateur a ici réalisé une opération de couverture du risque, il a neutralisé le risque.