La presse se fait l’écho du fait que l’inflation dans l’Union européenne est de moins en moins forte.

 

Des craintes se font jour quant à une baisse des prix et on évoque des craintes face à ce phénomènes et on évoque les souvenirs d’époque difficiles comme l’Entre-deux-guerres et les années 1930 ou la décennie maudite au Japon dans les années 1990.

 

Pourtant, moins d’inflation voire une baisse des prix semblent de bonnes choses pour le pouvoir d’achat des ménages.

 

C’est donc sur la compréhension du phénomène de la déflation, de ses conséquences et des éventuelles pistes de remédiation que porteront ces quelques séances.

 

 

1. Éléments de cadrage

A. Vocabulaire

La déflation peut se définir de deux manières.

 

Au sens strict, elle peut apparaître comme la symétrique de l’inflation ; l’inflation est la hausse cumulative et autoentretenue du niveau général des prix. Elle s’exprime en % de variation d’un indice de prix. C’est un phénomène macroéconomique, global, à ne pas confondre avec l’augmentation du prix de tel ou tel article (microéconomie).

 

Les prix stables sont définies de façon contre intuitive non pas comme une variation nulle du niveau général des prix mais plutôt comme une faible augmentation du niveau général des prix. Dans l'Union économique et monétaire, les prix stables sont définis comme une augmentation du niveau général des prix de 2 % en glissement annuel moyen sur cinq ans dans la zone. Cela s'explique par le fait que l'on observe statistiquement que, lorsque l'inflation se situe en dessous de 2 %, la proportion de biens et services dont les prix tendent à diminuer devient importante par rapport à la proportion de biens et services dont les prix tendent à augmenter.

 

À partir de là, la déflation au sens strict correspond à la baisse du niveau général des prix.

 

 

Mais c'est la définition au sens large, incluant des aspects divers réels (non monétaires), qui est la plus opérationnelle.

Un premier élargissement consiste à ne pas se focaliser seulement sur les prix à la consommation mais plutôt sur la baisse du prix de l'ensemble des actifs (prix de l'immobilier, cours des titres en bourse, cours des matières premières).

Un deuxième élargissement intègre des aspects divers réels : aux aspects précédents s'ajoute ainsi une diminution de la production, des faillites d'entreprises, une montée du chômage, un endettement croissant.

 

C'est donc le signal de la baisse du niveau général des prix à la consommation cumulée avec la baisse du prix de certaines catégories d'actifs couplée aux éléments de crise décrits ci-dessus qui permettent de considérer la déflation comme une situation économique peu enviable, combinant différentes facettes de ce que l'on peut appeler une crise.

 

Comme l'inflation, la déflation est un phénomène macro-économique (elle ne doit pas être confondue avec la baisse de certains prix), et comme l'inflation, c'est un phénomène auto entretenu et durable.