ATTENTION : pas de cours le mardi 09 février 2016. Je suis retenu avec mes étudiants.

 

b) Les objectifs à dominante sociale

Pour les objectifs économiques, il y a peu près unanimité sur les buts à atteindre (même si les débats sont âpres sur les moyens d'y parvenir). Par contre, pour les objectifs plutôt sociaux, il y a débat.

 

1/ Certains choix relèvent d’un jugement de valeur, ils sont du domaine de la morale

L'économiste et le sociologue sont, en tant que tels, incompétents pour fixer des objectifs. Ainsi, sur la question des inégalités sociales, on trouve simultanément :

  • d'ardents défenseurs de ces inégalités comme phénomène naturel et comme stimulant et récompense de l'activité humaine
  • des adversaires farouches de l'inégalité au nom d'idéaux de justice sociale, de solidarité.

 

2/ L'économiste et le sociologue peuvent tout de même se réintroduire dans le débat

 Par exemple, ils peuvent indiquer sur le thème des inégalités qu’il faut un minimum de cohésion sociale car sinon les coûts à supporter sont objectivement très lourds. Ainsi des inégalités fortes provoquent des dysfonctionnements (échec scolaire, comportements délictuels individuels ou collectifs qui, en définitive, coûtent cher à prévenir, à soigner et à réprimer, dans le cas de la délinquance.

 

Donc le développement d'une société duale comprenant une proportion croissante d’exclus, de marginaux ou tout au moins d'individus vivant dans des situations de précarité, s'il peut être acceptable ou au contraire choquant du point de vue du système éthique auquel on se réfère, est indiscutablement négatif du point de vue économique. Il génère des coûts, des gaspillages de ressources rares.

 

La disparition ou moins l'atténuation du phénomène est l'objectif sur lequel il y a un relatif consensus du point de vue économique et social.

 

3) Les instruments de la politique économique : vue d’ensemble

 a) Différentes classifications possibles, toutes problématiques

 1/ Première distinction : politique économique /sociale

Elle consiste à opposer la politique économique au sens étroit et la politique sociale. C'est une distinction qui peut être utile pour classer des mesures.

 

Mais elle est souvent peu féconde (exemple : les politiques destinées à lutter contre le chômage sont de nature à la fois économique et sociale).

 

2/ Deuxième distinction : politique intérieure / extérieure

 Cette distinction est séduisante au premier abord. En fait, elle aussi est peu féconde, surtout dans le contexte actuel de globalisation. La politique extérieure (politique commerciale, de libre-échange ou protection, et la politique du change, monnaie forte ou faible, change fixe ou flexible) est inextricablement liée à la politique économique intérieure (notion de contrainte extérieure).

 

3/ Troisième distinction : politique conjoncturelle / structurelle

 La distinction entre la politique conjoncturelle et la politique structurelle est une distinction commode qui permet de repérer dans l'action de l'État les préoccupations à assez court terme (la politique conjoncturelle qui vise à agir sur la situation du moment) et les préoccupations à plus long terme (politique structurelle).

 

b) Une partition plus pertinente

 On peut présenter les instruments de la politique économique en disant que toute mesure de politique économique est une composée en proportion variable de trois éléments :

 

  •  La réglementation – la politique réglementaire
  • Le budget – la politique budgétaire
  •  La monnaie – la politique monétaire

Comme dans tout découpage, il existe des chevauchements : par exemple, c’est par sa capacité à imposer ses décisions (règlements) que l’État lève des impôts (politique budgétaire) ou encadre la distribution du crédit (politique monétaire). Mais cette partition en trois semble la plus performante.

 

1/ La politique réglementaire

 Elle désigne l’ensemble des normes juridiques imposées par les autorités publiques qui exercent, directement ou indirectement, une influence sur la structure et/ou la conjoncture économique.

 

Les domaines d’exercice sont variés : concurrence, commerce international, marché du travail, protection sociale, etc.

 

2/ La politique budgétaire

 Elle représente l’ensemble des actions publiques transitant par le budget de l’État (loi de Finances), via les recettes comme les dépenses, qui exercent, directement ou indirectement, une influence sur la structure et/ou la conjoncture économique.

 

3/ La politique monétaire

 La politique monétaire est « l'action qui utilise le contrôle de l'offre de monnaie par la Banque centrale comme un instrument de réalisation des objectifs de la politique économique générale » (J-P Patat).

 

Elle se traduit par un ensemble de mesures prises par les autorités monétaires (la banque centrale et/ou le ministère des finances) dans le domaine de la monnaie cherchant, à influencer la liquidité bancaire, tant au plan intérieur qu'extérieur, de manière à stabiliser le niveau général des prix et participer plus largement aux objectifs généraux de la croissance équilibrée.

 

ATTENTION : pas de cours le mardi 09 février 2016. Je suis retenu avec mes étudiants.