3) Fin XIX° siècle, l’école historique allemande développe les premières thèses institutionnalistes

 Ils développent une approche organique de l’État (Schmoller), État qui aurait un rôle actif comme entrepreneur du développement pour la partie structurelle.

  • List développe des vues peu heureuses sur le protectionnisme : erreur logique majeure.
  • Mais Wagner met en avant la production de services collectifs : voirie, transports, santé

 

Traduction concrète : Bismarck a développé une politique sur les structures de protection sociale, moins par vision du service public que par souci d’acheter la paix sociale dans la rue et éviter la révolution socialiste à la fin du XIX° siècle.

 

B. L’action publique structurelle à travers l’Économie du Bien-être

 

1) Les fondements de l’économie du Bien-être

a) L'existence et la stabilité de l'équilibre général concurrentiel de marché

A la fin du XIXe siècle, avec les économistes néoclassiques, l'idée dominante est que les marchés en situation concurrentielle permettent une allocation optimale des ressources rares ; en cas de déséquilibre entre l'offre et la demande sur les marchés, la flexibilité des prix à la hausse comme à la baisse est censé permettre de retrouver l'équilibre.

Walras avec la théorie de l’équilibre général concurrentiel représente cela.

 

La réflexion sur l’État et les politiques de développement est au point bas. Mais paradoxalement, vont jaillir de là des avancées importantes dans la réflexion pour notre thème.

 

b) L'optimalité de la répartition : le critère de Pareto

En parallèle, une réflexion s'organise sur le fait qu'il existe plusieurs manières d'organiser l'allocation des ressources économiques dans une société, la meilleure étant celle qui conduit au bien-être le plus élevé des membres qui constituent cette collectivité. Ceci suppose de se donner des critères pour pouvoir désigner la meilleure répartition des ressources possibles. En 1927, V. Pareto proposa un critère afin de juger entre plusieurs allocations possibles des ressources laquelle était la meilleure.

 

Définition : on dit qu'une allocation de ressources optimale au sens de Pareto lorsqu'on ne peut plus améliorer la satisfaction d'un individu sans dégrader celle d'au moins un autre.

 

c) L'optimalité et l'équilibre de marché

Articulée avec les travaux de Walras sur l'équilibre général concurrentiel, l'application du critère d'optimalité de Pareto débouche sur ce que l'on appelle les deux théorèmes de l’Économie du Bien-être :

 

- 1° Théorème : s’il existe un système de marchés complets* et si les fonctions d'utilité des individus sont strictement croissantes, tout équilibre général concurrentiel est un optimum de Pareto.

 

(*Un système de marchés complet signifie qu'il existe un marché et un prix pour chaque type de biens, caractérisé par trois paramètres : les propriétés physiques, le lieu et la date à laquelle ils sont disponibles.)

 L'équilibre concurrentiel aboutirait donc à une répartition des ressources dans l'économie qui serait optimale (au sens de Pareto).

 

- 2° Théorème : ( c’est la question inverse de la précédente) sous des hypothèses similaires, étant donnée une allocation des ressources optimale au sens de Pareto, il est possible de trouver un système de prix tels que les agents atteignent cette allocation optimale au travers d'un processus d'échange concurrentiel.

 

C'est un théorème de séparation : les problèmes de répartition et d'efficacité peuvent être complètement séparés. Quelle que soit l’allocation efficace au sens de Pareto désirée, ce théorème nous indique qu’elle peut être obtenue par l'intermédiaire d'un système de marchés concurrentiels ; quelle que soit la définition d'une juste distribution du bien-être, il est possible d'utiliser les marchés concurrentiels pour la réaliser.

La répartition est traitée par des transferts forfaitaires, l'efficacité est guidée par les prix de marché.