b) D’où le double rôle de la Banque centrale

1/ La Banque centrale assure le refinancement des banques de second rang : elle est le prêteur en dernier ressort

La Banque centrale, plus ou moins indépendante du pouvoir exécutif selon les époques et les pays, a le monopole de la création de monnaie centrale. Elle est la « Banque des banques » et fournit la monnaie centrale nécessaire au fonctionnement de l’activité bancaire. Elle exerce le rôle de prêteur ultime, de prêteur en dernier ressort. Elle aide les banques et garantit la confiance sur laquelle est gagée la monnaie.

La doctrine du prêteur en dernier ressort, élaborée par W. Bagehot (1873), consiste pour la banque centrale à s'engager à prêter sans limite (mais parfois à un taux plus élevé que le taux du marché) aux banques commerciales qui peuvent fournir des garanties suffisantes (typiquement sous forme de titres financiers de bonne qualité). Cette possibilité s'adresse donc en théorie aux banques illiquides (c'est-à-dire qui n'ont pas pu trouver de liquidités sur le marché interbancaire) mais solvables. La banque centrale doit maintenir ce que Bagehot appelle une « ambiguïté constructive » pour ne pas susciter des prises de risque exagérées de la part des banques. En effet, la certitude de pouvoir bénéficier de l’intervention de la Banque centrale crée un problème d’aléa moral (asymétrie d’information).

2/ Cette situation permet à la Banque centrale d’exercer en même temps un rôle de régulation à travers les conditions de la politique monétaire

Dans ce rôle de prêteur en dernier ressort, la Banque centrale doit éviter deux écueils :

• une politique trop restrictive : moins la Banque centrale assure aux banques un refinancement abondant et bon marché en monnaie centrale, moins elle leur donne le moyen de distribuer du crédit et donc de créer de la monnaie. Elle restreint la liquidité bancaire ce qui risque de brider, voire de déprimer l’activité économique et de provoquer la déflation.

• Une politique marquée par trop d’aisance : plus la Banque centrale assure aux banques un refinancement abondant et bon marché, plus elle leur donne le moyen de distribuer du crédit et donc de créer de la monnaie. Elle favorise la liquidité bancaire par une politique d’aisance monétaire qui peut être favorable au soutien de la croissance économique mais qui risque de favoriser l’inflation.

Attention! Retenu par mes obligations envers mes étudiants, il n'y aura pas de cours mardi 12 décembre.

Bonne fin d'année et au mois janvier.