3) Les instruments

Politique de taux : les taux directeurs, depuis le milieu des années 1980. Les banques et la banque centrale se retrouvent de façon ordinaire sur le marché monétaire, sur son compartiment professionnel le marché interbancaire. : c’est le marché de la liquidité bancaire.

 

 La politique de taux de la banque centrale vise à essayer d’influer sur les taux sur ce marché, de manière à atteindre objectifs intermédiaires et objectif final.

 

Ces derniers sont essentiellement les taux auxquels les banques commerciales peuvent emprunter auprès de la banque centrale à très court terme, d’un jour à trois mois, afin d’obtenir de la monnaie

 

 La BCE fixe le niveau d’un ou de plusieurs taux variant de concert . La Réserve fédérale américaine fixe un seul taux directeur (taux cible des fonds fédéraux). La BCE fixe trois taux directeurs :

 

(i) le taux principal, qui est en temps normal celui des opérations principales de refinancement;

 

(ii) le taux de la facilité de prêt marginal ( taux plafond)

 

 (iii) le taux de la facilité de dépôt.(taux plancher)

 

 

Le taux principal est celui appliqué aux crédits octroyés par les BC aux établissements de crédit. Ces crédits ont une maturité d’une semaine.

Des crédits plus courts, d’une durée de 24 heures, peuvent être accordés au taux de la facilité de prêt marginal.

 

Dans les deux cas, ces crédits sont garantis par des actifs déposés auprès de l’Eurosystème. Le taux de la facilité de dépôt rémunère les dépôts à 24 heures que peuvent effectuer les établissements de crédit dans l’Eurosystème. Les taux de la facilité de prêt marginale et de la facilité de dépôt encadrent le taux principal et le taux de marché (EONIA) et constituent ce qu’on appelle le corridor des taux directeurs.

 

 

4) Les canaux de transmission de la politique monétaire à l’économie réelle

Les taux directeurs produisent des effets sur l’économie réelle après des délais de mise en oeuvre, et agissent grâce à plusieurs canaux de transmission. Parmi ces canaux, certains jouent un rôle déterminant :

 

 

• le canal des taux d’intérêt : le taux d’intérêt est le prix auquel les agents économiques s’endettent pour financer leurs activités économiques. Une baisse du taux d’intérêt incite les agents à avoir recours au crédit ;

 

 • le canal des prix d’actifs : la baisse des taux d’intérêt augmente le prix des actifs (par exemple les titres financiers) sur les marchés. Les agents qui détiennent des actifs voient leur richesse s’accroître, ce qui gonfle d’autant leur pouvoir d’achat ;

 

• le canal des anticipations : l’action de la banque centrale doit être claire et crédible pour permettre aux agents économiques d’anticiper correctement les évolutions futures du taux directeur.

 

 

Conclusion.  L’évolution du rôle de la BCE depuis la crise de 2008

 Des politiques non conventionnelles : les taux ayant baissé au plus bas, impossibilité de baisser plus pour éviter le risque déflationniste et relancer l’activité => mise à disposition de quantité de liquidité à taux fixe, abaissement de la notation des titres apportés en garantie.

 

 Risque sur la stabilité financière du fait de l’injection massive de liquidité sans reprise corrélatives de l’activité bancaire et de l’activité économique

 

Du fait de l'importance des marchés financiers, les banques centrales sont passées de facto de prêteur en dernier ressort  à « teneur de marché en dernier ressort » P. Krugman.