2) Le FMI apporte des liquidités sous condition : l’ère des programmes d’ajustement structurels (PAS), le consensus de Washington

Les PAS, promues par le FMI depuis la fin des années 1970, ont pour objectif la réduction des déficits externes, sources d'endettement. Elles comportent un volet conjoncturel, correspondant à la mise en œuvre de politiques d'austérité classiques. Sur le plan structurel, les PAS visent à instaurer une économie de marché assainie propre à garantir une croissance durable : il s'agit alors de libéraliser l'économie (liberté des prix, réduction des subventions...) et donc de désengager l'État (diminution du nombre de fonctionnaires, privatisations...), de promouvoir l'épargne comme moyen privilégié de financement des investissements, de promouvoir le libre-échange... Ainsi, les PAS s'inscrivent nettement dans une perspective néolibérale comme elle a été présentée par J. Williamson depuis 1990 à travers la notion de Consensus de Washington.

 

La crise du surendettement des pays du Tiers-Monde à partir de 1982 et les crises de change à répétitions dans les pays émergents durant les années 1990 sont le champ d'action de ce FMI.

 

Une stratégie à deux volets

 

  • Un volet financier (mesures d’urgence). En cas de crise d’insolvabilité, le FMI accorde une aide d’urgence : il accorde des prêts destinés à faire face aux échéances les plus urgentes et il favorise des accords de rééchelonnement de la dette entre débiteurs et créanciers (les créanciers acceptent un allongement des termes : « consolidation de la dette »)
  • Un volet économique. Dans les règles fondatrices du FMI figure la règle de la conditionnalité des aides : plus le FMI accorde des aides importantes, plus il les soumet à des conditions que doivent observer les pays bénéficiaires. Les préconisations recensées renvoient à ce que John Williamson appellera plus tard le « consensus de Washington » et donnent lieu à des programmes d’ajustement structurel (PAS).