a) Groupe 1 : Crédit mutuel généraliste orienté vers les particuliers

Naissance à Vancouver en 1983 de LETS (Local exchange trading système), systèmes d’échange locaux (SEL en français).

 

Les échanges sont basés sur un principe de crédit mutuel.

 

  • Ils sont réglés par le mouvement des comptes des membres dont le solde est nul à l’ouverture.
  • Ils ne peuvent pas être alimentés par la conversion entrante de monnaie nationale en monnaie interne.
  • La somme des soldes de tous les comptes est toujours nulle : des comptes en débit, des comptes en crédit
  • L’unité de compte du LETS est à parité avec la monnaie nationale
  • La gestion se fait grâce à des livres comptables
  • Cela s’adresse à des particuliers comme à des microentrepreneurs locaux

 

Se pose la question des impôts et taxes et donc de la convertibilité sortante pour les entrepreneurs :

  • Canada : ils paient impôts et taxes en monnaie nationale (d’où une convertibilité sortante)
  • France : des procès en travail dissimulé ont cantonné les SEL à une économie non professionnelle

 

Les promoteurs d'un Sel cherchent à créer de la solidarité et du lien social entre les membres du groupe.

La monnaie des Sel est limitée à l'échange, elle ne permet pas l’épargne.

L’intérêt d'un Sel est de développer une économie solidaire et locale. Chaque membre profite de biens et des services en échange de son temps, en offrant à son tour biens et services. Faire partie d'un Sel permet ainsi de sortir de l'isolement, de bénéficier d'un réseau d’entraide.

 

Contrairement au troc, le participant à un SEL n'est pas tenu de rendre à celui dont il reçoit ; cette disposition élargit les possibilités d'échanges.

 

b) Groupe 2 : Crédit mutuel entre particuliers pour service en base temps

 En 1973 au Japon une expérience de services d’entraidé rétribués en heures pour répondre aux besoins d’aide t de soins, notamment de personnes âgées, à partir d’un principe de réciprocité où l’on n’accède à de l’aide qu’en ayant gagné ou reçu par transfert des heures permettant de le faire.

 

  • C’est une des premières expériences de banque de temps.
  • On se concentre sur des échanges de services
  • La comptabilisation se fait en temps consacré à leur prestation
  • Ces monnaies sont inconvertibles et sans équivalence à la monnaie nationale.
  • Il s’agit moins d’une alternative que d’un complément centré sur l’économie domestique représentant le cœur de l’économie.
  • Le temps n’a pas de valeur marchande mais il est précieux : il s’agit de valoriser les activités non monétaires et les compétences de chacun en valorisant les heures, quelles que soient l’activité et la compétence de la personne.
  • Elles sont articulées à des collectivités locales ou à des fondations, considérées comme des plateformes d’entraide sociale.

 

La « Timedollar » a été créée à Miami (Floride, États-Unis) par Edgar Cahn, qui faisait le constat d’un délitement des liens sociaux et d’une baisse des budgets publics rendant difficile l’accès à des services pour les plus démunis. Cette idée s’est répandue à partir des années 1990 : en Italie, au Royaume Uni, au Canada, …

 

Les banques de temps prennent aujourd’hui différentes formes, avec des liens plus ou moins forts avec des Fondations, des collectivités locales et des services sociaux. Les Accorderies, nées au Québec, constituent aujourd’hui un des principaux réseaux de banques de temps qui ont pour objectif de lutter contre l’exclusion et la pauvreté.

 

Les banques de temps interrogent deux éléments fondamentaux : la valeur accordée à certaines activités et le modèle de développement local et son influence sur la capacité des acteurs locaux à satisfaire leurs besoins.

  • En premier lieu, les banques de temps accordent une valeur à certaines activités du quotidien (tenir compagnie, faire des courses, aider aux devoirs,…) et à des compétences (écoute, empathie, …) qui sont sous-évaluées par la sphère commerciale. Ce qui est particulièrement important en matière de reconnaissance du travail quotidien (domestique et communautaire) apporté par les femmes.
  • Deuxièmement, la nature des services échangés au sein des banques de temps reflète les difficultés qu’ont certaines populations à accéder à des services d’aide à la personne, d’alphabétisation, de formation aux outils informatiques, etc. Ces échanges sont d’autant plus importants dans des contextes de crise où le chômage est particulièrement élevé. Le cas de la banque de temps d’Athènes (Grèce) est particulièrement parlant à ce sujet, puisqu’elle permet l’accès à des soins spécialisés (psychologiques, médicaux) à une population confrontée à un marché du travail très tendu. Les banques contribuent ainsi à combler des défaillances des services publics, du marché des services (monétarisé) et de l’emploi.

 

Bruno Morin a présenté l'exemple des crèches parentales en rapport avec les échanges sur une base de temps.

 

Pas de cours le mardi 12 février, je suis retenu avec mes étudiants.