b/ Une banque crée de la monnaie lorsqu’elle monétise des créances sur le Trésor public

Le Trésor Public est la personnalité financière de l’État : c'est l'agent financier qui assure la gestion quotidienne des dépenses et des recettes de l'État, il est chargé d'exécuter les lois de finances (budget de l’État) et de régler les problèmes de trésorerie qui en découlent (déficit public, dette publique). Il participe au financement de l'économie. C'est aussi un intermédiaire financier. Il emprunte sur les marchés de capitaux (émission de Bons du Trésor, d’obligations) et reçoit les dépôts des correspondants du Trésor (les agents ayant un compte courant au Trésor Public : collectivités locales, La Banque Postale, les administrations, les établissements publics).

 

Lorsqu’une banque acquiert des bons du Trésor ou des obligations d'État, elle peut le faire par acquisition d’un actif non monétaire, par monétisation d’une créance. Il y a donc création de monnaie.

 

c/ Une banque crée de la monnaie lorsqu’elle monétise des créances sur l’extérieur

Les devises, les monnaies étrangères, représentent un pouvoir d'achat à l'étranger, une créance sur l'étranger. Quand une entreprise exportatrice apporte à sa banque les devises qu'elle a gagnées pour les changer contre de la monnaie nationale, la banque achète ces devises. Pour financer cet achat, la banque créée la monnaie nécessaire, par simple inscription de la somme correspondante, diminuée de sa commission, au crédit du compte courant de l'entreprise exportatrice. La banque créée de la monnaie par acquisition d'un actif non monétaire, par monétisation d'une créance sur l'extérieur.

 

2/ Le mécanisme fonctionne en sens inverse : la banque « détruit » la monnaie qu’elle a créée

Lorsqu'elle recouvre à l'échéance la valeur des créances qu'elle avait acquises, on dit que la banque détruit de la monnaie. Par exemple, une banque détruit de la monnaie lorsqu'un client, entreprise au ménage, rembourse le prêt qui lui avait été accordé ; lorsqu'elle vend des devises.

 

b) Synthèse

 

 1/ La création nette de monnaie

Une banque créée de la monnaie lorsqu'elle acquiert un actif non monétaire, en monétisant des créances. Inversement, une banque détruit de la monnaie lorsqu'elle recouvre le montant d'une créance, d'un crédit qu'elle nourrissait dans son portefeuille d’effets.

 

Dans une économie en phase de croissance, la demande de crédits nécessaires au financement du développement des activités est forte. Par conséquent, la création l'emporte sur la destruction : il y a création nette de monnaie.

 

2/ « Les crédits font les dépôts »

 Dans le cas du financement d'un crédit par transfert d'épargne, ce sont les dépôts des épargnants qui permettent à la banque d'accorder des prêts (les dépôts font les crédits).

 

Mais, dans le cas du financement d'un crédit par la création monétaire, possibilité réservée aux banques, c'est le prêt accordé par la banque qui est à l'origine d'un dépôt. En effet, la somme créée par la banque par simple inscription au crédit du compte courant du client équivaut à un dépôt de celui-ci : c'est le dépôt initial. Et le processus ne s'arrête pas là : ce dépôt initial est utilisé par le client pour effectuer ses paiements. Par exemple, les chèques qu'il tire sont à l'origine de nouveaux dépôts dans les comptes des bénéficiaires de ces paiements, lesquels à leur tour effectuent des paiements ... soit autant de nouveaux dépôts (dépôts induits). Les crédits font les dépôts.