c) Troisième étape de décomposition

 

GES = (GES/ énergie primaire) x (énergie primaire / PIB) x (PIB

/ Pop) x Pop

 

Population correspond à la population totale

PIB / population ou Pib/tête représente le niveau de vie moyen

 

d) L’identité de Kaya exprime une décomposition comptable des émissions de GES


GES = Pop x PIB/pop x énergie primaire / PIB x GES/énergie primaire


Il s’agit d’une décomposition comptable des émissions en plusieurs facteurs :

  • la population,
  • le PIB par habitant
  • l’intensité énergétique du PIB
  • l’intensité en GES de l’énergie.


Les facteurs ne sont pas strictement indépendants Ainsi, par exemple :

  • le niveau de vie a un effet sur le taux de natalité et donc sur la population
  • l'efficacité énergétique peut conduire à une augmentation des émissions de GES (par effet rebond ou effet Jevons)

 

Mais IK est considérée comme une expression suffisamment raisonnable pour servir de cadre de réflexion.
Ni une modélisation des causes, ni un modèle de prévision, au niveau macro (agrégée à l'échelle d'un pays ou planétaire) et a fortiori au niveau micro (Ce n'est qu'une décomposition qui est, par construction, toujours vérifiée.)

 

2) L’identité de Kaya (IK) permet d’organiser les différents facteurs et d’exprimer des ordres de grandeur de leur impact pour une décarbonation de l’économie

Les calculs du GIEC indiquent qu’endiguer le réchauffement à 2°C revient à
diviser par 3 les émissions de GES.


a) L’objectif : limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici 2050

Donc, diviser par 3 le terme de gauche revient à chercher à diviser par 3 le
terme de droite.
IK : GES = (GES/ énergie primaire) x (énergie primaire / PIB) x (PIB / Pop) x Pop


1/ Le facteur démographique : la population

 

Diviser par 3 la population à horizon 2050 ?

 

Guerre, famine, épidémie, … fécondité

  • La grippe espagnole de 1918 a tué plus de gens et plus  rapidement que la guerre mondiale.
  • La grande peste au XIV siècle a divisé la population par 2.

Projections de l’ONU : 8 millards aujourd’hui, un peu plus de 10 milliards en 2050 (+30%, multiplication par 1,3) : ce qui contribuera à faire augmenter
l’émission de GES.

 

IK : pour diviser par trois les émissions de GES avec une population multipliée par 1,3 , il faut compenser cette augmentation de population par
une réduction plus importante des autres facteurs
A savoir diviser par 4 environ les autres facteurs : le PIB par habitant, l’intensité énergétique du PIB et l’intensité en GES de l’énergie.

 

 REMARQUES sur les aspects population et ressources alimentaires

- C'est la vieille question soulevée par Malthus fin 18° et début 19° : face à une population croissant plus vite que les ressources alimentaires, la population ne peut qu'être frappée par la pauvreté, les famines, les maladies et la mort : il faudrait donc assujettir la croissance de la population aux contraintes économiques alimentaires (Principe de population). Ce principe devient faux dès qu'il est formulé : le monde change et le progrès technique agricole en particulier fait disparaître les craintes malthusiennes.-

- Les craintes démographiques ressurgissent dans les années 1970 : la "bombe démographique" : c’est en 1968 que Paul Herlich publie son ouvrage intitulé The Population Bomb dans lequel il s’inquiète d’une trop forte poussée démographique et du risque de famine qui se profile.  Les pays du Tiers-Monde sont en peine transition démographique. Mais le ralentissement de la croissance de ses populations est plus brutal que prévu, la nouvelle crainte s'amenuise.

- En 2008 à l'occasion les « émeutes de la faim », dues à un renchérissement brutal des denrées de première nécessité, ce qui prive les plus pauvres de la possibilité de se nourrir correctement, l'inquiétude démographique pour la planète ressurgit.