3. L’ajustement du déficit et la question de la soutenabilité de la dette

 

A. Évolution de la dette publique et question de l’ajustement

L’accroissement d’un déficit budgétaire se traduit par une augmentation de la dette publique.

 

L’encours de la dette publique (= son montant à moment donné -stock) résulte de l'accumulation, au fil des années, des différents emprunts contractés par l'État pour financer les déficits budgétaires successifs, déduction faite de ceux qui ont déjà été remboursés (en tout ou partie).

 

 

Taux d'endettement public : dette publique en % du PIB pour ramener à la dimension économique du pays :

 

  • Japon : 250%
  • Etats-Unis : 137.2%
  • Royaume-Uni : 96%

 

Remarque : attention aux limites de l’indicateur dette / PIB. On ramène un stocks cumulé sur plusieurs annéesà un flux annuel.

 

Il ne viendrait à personne l’idée de rembourser en une seule fois…

 

 Vocabulaire

  • Charge de la dette : frais financiers sur la dette passée
  •  Service de la dette (annuel) : frais financiers + annuité de remboursement du principal

 

Ajuster le déficit ?

 

Un déficit budgétaire à moyen ou à long terme devrait être ajusté (i.e on devrait prendre des mesures pour essayer de faire cesser les causes générant le déficit) : réduire les dépenses, accroître les prélèvements ? Autres ?

 

Existe-t-il une limite économique à l’endettement ?

 

Il y a bien un critère de Maastricht pour l’UE qui établit à 60% le maximum du ratio dette / PIB, dépassé depuis la crise des subprime. Mais c'est un compromis politique adopté au moment de la préparation de l'euro (Traité de Masstricht, 1992), de manière à anticiper la qualification de pays dans l'euro quelques années plus trad. Ce n’est en aucun cas un seuil scientifiquement établi.

 

Il n'y a pas de seuil d'endettement scientifiquement établi, à partir duquel une bascule s'opèrerait.

Cette question a fait l'objet de recherches : nous avons évoqué les résultats entachés d'erreur de codage repérées dans l'article produit en 2010 par les économistes Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff

Dans leur article intitulé "Growth in a Time of Debt," Reinhart et Rogoff estimaient que des rapports de dette publique/PIB supérieurs à 90% entrainaient une chute importante de la croissance. Mais les données chiffrées comportaient des erreurs de codage découvertes par un étudiant de l'Université du Massachusetts.

 

Cela ne signifie pas que le niveau d'endettement ne soit pas un problème : cela passe plutôt par la détermination de ses facteurs.